Technologies La construction québécoise accélère sa transformation technologique

La construction québécoise accélère sa transformation technologique

Même si elle accuse un certain retard par rapport à d’autres pays, l’industrie de la construction québécoise se mobilise pour entreprendre son virage numérique. De quels outils dispose-t-elle et quelles perspectives nourrit-elle?

L’industrie de la construction a une importance capitale aux niveaux économique, environnemental et social. Pour améliorer sa productivité, le virage numérique est par conséquent encouragé par le gouvernement québécois, qui multiplie les actions avec l’Association de la construction du Québec (ACQ). 

Un virage déjà entamé


Selon une étude réalisée en 2020, 58 % des entreprises interrogées au niveau mondial indiquaient avoir achevé les premières étapes de leur transformation numérique, tandis que 28 % s’estimaient à mi-chemin et 13 % aux stades les plus avancés. 

Pour le cas du Québec en particulier, une étude parue au mois d’avril 2021 montre que même si le pays connaît du retard par rapport à des pays développés comme les États-Unis, les chiffres sont encourageants. Effectivement, la grande majorité (77 %) des entreprises québécoises éprouveraient un vif intérêt pour l’innovation et l’utilisation des nouvelles technologies dans leurs projets. 

68 % des répondants québécois indiquent également avoir déjà implanté ou utilisé une ou plusieurs innovations technologiques dans leurs projets. Pour l’Association de la construction du Québec (ACQ), un regroupement patronal de l’industrie qui représente quelque 17 000 entrepreneurs, ces chiffres sont plus que prometteurs, car ils confirment que cette transformation technologique s’accélère. 

Il faut toutefois prendre note que ce ne sont pas toutes les catégories d’entreprises qui progressent dans leur processus de digitalisation. Les PME seraient très en retard par rapport aux grandes entreprises, qui possèdent davantage de « ressources humaines et financières pour procéder à la transition », a indiqué l’ACQ au Journal de Montréal.

Éléments de changement


L'ACQ met à disposition des entrepreneurs œuvrant dans l’industrie de la construction trois outils qui les aideront dans leur transition :

La Boussole numérique 

Il s’agit d’un outil d’autodiagnostic qui permettrait aux entreprises du secteur de connaître leur capacité, compétence et maturité numériques, afin de connaître leur profil numérique et d’agir en conséquence. Des chercheurs du GRIDD et de la Chaire de recherche industrielle sur l’intégration des technologies numériques en construction de l’École de technologies supérieures seraient d’ailleurs en train d’assurer le développement du contenu de cette Boussole numérique. 

Formations de transition numérique  

L’ACQ propose également des formations destinées à soutenir la transition numérique de l’industrie de la construction. Les formations se focalisent essentiellement sur les usages possibles de différentes technologies. 

Coffre numérique 

Le coffre numérique répertorie des solutions numériques disponibles pour l’industrie de la construction. À ce jour, on y trouve 114 outils d’administration et gestion, 116 outils de conception et de modélisation, ainsi que 73 outils de consultation et partage.

Le soutien du gouvernement québécois


Le virage numérique permettrait d’augmenter la productivité de l’industrie de la construction de 14 à 15 % et diminuerait les coûts des projets de 4 à 6 %. Or, comme ce secteur économique représente 12 % du PIB (en 2019), et compte plus 64 000 emplois directs (en 2019), le gouvernement a fait de son développement sa priorité. 

En 2020, le gouvernement s’est ainsi doté d’un plan d’action dont le budget est estimé à 120 millions de dollars pour l’aider à surmonter ses défis technologiques. D’ici 2023, 25,3 millions de dollars seront consacrés au virage numérique des entreprises, et « 9,7 millions pour l’accélération de la modernisation des infrastructures et des processus technologiques des donneurs d’ouvrages publics ».