Technologies Des poumons créés artificiellement greffés sur un porc

Des poumons créés artificiellement greffés sur un porc

Il s’agit d’une avancée majeure en génie biomédical…

Aux États-Unis, des milliers de patients attendent une transplantation pulmonaire. Malheureusement, les poumons disponibles ne sont pas suffisants pour répondre aux besoins.

 

La situation devrait quand même s’améliorer prochainement : selon un article publié sur le site Interesting Engineering, les patients pourront d’ici quelques années jouir d’une source inépuisable de nouveaux organes : le laboratoire.

Des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université du Texas auraient en fait réussi à transplanter des poumons transgéniques sur des porcs.

Pour créer artificiellement les poumons, les chercheurs conçoivent d’abord ce qu’on appelle des échafaudages. Il s’agit de poumons de porcs dont les cellules et le sang avaient été nettoyés complètement. Chaque échafaudage a ensuite été placé dans un réservoir rempli d’un mélange spécial d’éléments nutritifs.

Ils ont ensuite laissé les poumons se développer dans les réservoirs durant 30 jours avant de procéder aux transplantations.

 


  • Aucun signe de rejet d’organe observé



L’équipe aurait déjà réussi quatre transplantations. Selon eux, les poumons transplantés ont mis deux semaines pour établir le réseau de vaisseaux sanguins dont ils avaient besoin pour survivre.

Durant deux mois d’observation post-transplantation, les scientifiques n’ont observé aucun signe montrant que le système immunitaire des receveurs ait rejeté les nouveaux poumons. « Nous voulons maintenant étudier la viabilité à long terme des organes » ont-ils déclaré par la suite.

« Nous n’avons observé aucun signe d’œdème pulmonaire, qui est généralement le signe que le système vasculaire ne fonctionne pas très bien » ont-ils poursuivi. Les poumons créés artificiellement auraient même continué à se développer sans que des infusions de facteurs de croissance n’aient été faites.

 


  • Une découverte qui pourrait sauver beaucoup de vies



Aux États-Unis, il y aurait en ce moment plus de 1 400 personnes qui attendent de nouveaux poumons. Plus tragique encore : ce chiffre serait en constante augmentation. À mesure que le temps passe, les patients ont donc de moins en moins de chance d’être sélectionnés pour une transplantation.

« Notre but ultime est d’offrir de nouvelles options aux patients en attente d’une greffe » a déclaré Joan Nichols, professeur de médecine interne et directrice associée du Galveston National Laboratory à l'UTMB.

La professeure Nichols affirme que les organes cultivés en laboratoires sont plus sûrs que les dons d’organes traditionnels. Cultivés en utilisant les cellules des receveurs, les organes transgéniques diminueraient les risques de rejet.

 


  • Des essais humains d’ici dix ans



Les chercheurs à l’origine de cette prouesse médicale estiment que les premiers essais pourront être faits d’ici dix ans. Les patients souffrant de maladies potentiellement mortelles seront les premiers à en bénéficier.

En effet, les gens peuvent avoir besoin de nouveaux organes pour diverses raisons. Cependant, seulement les cas les plus graves et les plus urgents seront traités en priorité.

Certains souffrent de maladies qui affaiblissent et vieillissent les organes plus tôt. Dans d’autres cas, les poumons sont détruits par des maladies comme le cancer. Les personnes victimes d’accidents graves qui endommagent complètement les organes seront également traitées en priorité.