Compétences et formation Inondations : les ingénieurs du gouvernement veulent revoir la loi sur les barrages

Inondations : les ingénieurs du gouvernement veulent revoir la loi sur les barrages

Corriger les problèmes d’inondations pourrait passer par une réforme de la juridiction, selon les ingénieurs de la fonction publique.

La rupture d’une digue à Sainte-Marthe-sur-le-Lac plus tôt cette semaine a tôt fait de soulever l’ire de nombreux ingénieurs. Plusieurs d’entre eux y voient un signe de mauvaise gestion et de négligence.

« Cette situation est d’un ridicule absolu », avait confié à Radio-Canada François Brissette, ingénieur hydrologue et professeur au Département de génie de la construction de l'ÉTS, lundi. M. Brissette estime que des « décisions radicales » doivent être prises afin de corriger le tir.

L'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) a renchéri hier en demandant au gouvernement québécois de réviser la Loi sur les barrages, jugeant que les digues devraient être considérées elles-mêmes comme une forme de barrage.

« Si l’ouvrage à Sainte-Marthe-sur-le-Lac avait été considéré comme un barrage au sens de la loi, celui-ci aurait été catégorisé dans le [niveau de conséquences en cas de rupture] très important. Alors qu’aujourd’hui, cet ouvrage-là n’est pas même pas assujetti à aucun contenu réglementaire », explique à Radio-Canada le président de l’APIGQ, Marc-André Martin (photo).

Présentement, ce sont des municipalités et des promoteurs privés qui ont le contrôle des digues; elles échappent à la juridiction du Ministère de l’environnement. Le propriétaire d’une digue n’est pas tenu d’effectuer des inspections et des entretiens. Les barrages reconnus par la loi doivent normalement être soumis à de tels suivis.

Les membres de l’APIGQ craignent désormais que des incidents comme celui de Sainte-Marthe-sur-le-Lac se produisent de nouveau. Selon, M. Martin, réformer la Loi est une question de « sécurité publique ».