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Pourquoi les ingénieurs forestiers possèdent-ils leur propre Ordre?
Alexis Vailles
1 mai 2019
Bon à savoir
4 minutes à lire
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Mis à jour le 23 mai 2019
Le saviez-vous? Le génie forestier est la seule profession d’ingénieur au Québec à ne pas être réglementée par l’Ordre des ingénieurs.
La profession est plutôt sous la gestion de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec (OIFQ), une organisation distincte mais aux fonctions similaires.
Créé en 1921, l’OIFQ n’a jamais fait partie de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), même s’il est arrivé par le passé que des tentatives de rapprochement aient eu lieu.
Qu’est-ce qui distingue et rapproche donc les deux organisations? Afin d’en savoir plus, Génie-inc s’est entretenu avec François-Hugues Bernier (photo), directeur des communications et de la formation continue à l’OIFQ.
Précisons d’entrée de jeu que même s’il appartient à un Ordre distinct, le titre d’ingénieur forestier est protégé et possède un champ de pratique exclusif, tout comme les autres titres d’ingénieurs.
« Les ingénieurs de l’OIFQ sont soumis à un code déontologique visant à protéger le public de la même manière [que celui de l’OIQ] », explique M. Bernier. « Ils ont également l’autorité de signer des plans et devis, comme un autre ingénieur ».
Dans sa signature, un ingénieur forestier peut ainsi ajouter le titre « ing. f. » après son nom.
La raison principale qui explique pourquoi les deux ordres sont distincts serait au niveau du cursus : il existe différentes formations universitaires permettant de devenir ingénieur forestier.
« Trois baccalauréats sont possibles : le programme en aménagement et environnement forestier, le programme en opérations forestières et le programme en génie du bois. Un diplômé en génie du bois peut être à la fois membre des deux ordres; les autres, non. »
Les mathématiques, entre autres, diffèrent souvent d’une formation à l’autre. Ainsi, le programme de génie du bois comportera les maths que l’on retrouve traditionnellement dans les autres génies, comme le Calcul I, le Calcul II ou l’analyse; les autres programmes n’auront que des cours de mathématiques à caractère pratique ou statistique.
Autre distinction avec l’OIQ : il n’y a pas de programme de juniorat ou d’accès à la profession à compléter pour posséder le titre.
« Pour devenir ingénieur forestier, il faut plutôt compléter 32 semaines de travail, durant ou après le baccalauréat, sous la supervision immédiate d’un autre ingénieur. Des examens sont aussi à compléter », précise M. Bernier. « Il est donc possible de devenir ingénieur directement en sortant des études, si ces semaines de travail requises ont été complétées durant des stages ».
Le cheminement est donc différent, mais beaucoup plus rapide : le nouveau programme d’accès à la profession de l’OIQ exige un minimum de deux ans pour devenir ingénieur, tandis qu'un ingénieur forestier peut accéder à son titre en seulement huit mois.
À l’OIFQ, on indique qu’il y a une pénurie d’ingénieurs forestiers et que les employeurs s’arrachent ces professionnels. Selon M. Bernier, la main d’oeuvre est en demande, indépendamment de l’état de l’industrie forestière.
« La pénurie s’est fait particulièrement sentir pendant la première moitié des années 2010, alors que nous avions un nombre élevé de départs à la retraite mais peu de nouveaux inscrits », raconte-t-il. « Depuis, nous avons mené une grande campagne pour attirer de nouveaux talents, et ça a porté ses fruits. Nous sommes parvenus à remonter la pente et à nous régulariser : maintenant, il y autant d’ingénieurs qui partent à la retraite que de nouveaux pour les remplacer. »
Un autre obstacle qui nuirait à l’acquisition de relève serait la mauvaise presse que subit souvent l’industrie forestière.
« On associe souvent l’industrie forestière à l’exploitation de la forêt aux dépens de l’environnement. Mais le métier d’ingénieur forestier est en fait bien plus que ça! La profession englobe la protection contre les insectes, maladies et le feu, la remise en production et l’utilisation judicieuse de toutes les ressources d’une forêt ».
La fermeture d’une usine de bois nuit aussi à la profession, certains croyant que de telles compressions se traduisent par une baisse des emplois d’ingénieur dans le secteur. Or, comme le rappelle M. Bernier, il n’y a pas de corrélation entre les deux : les emplois en génie forestier restent très en demande.
La profession est plutôt sous la gestion de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec (OIFQ), une organisation distincte mais aux fonctions similaires.
Créé en 1921, l’OIFQ n’a jamais fait partie de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), même s’il est arrivé par le passé que des tentatives de rapprochement aient eu lieu.
Qu’est-ce qui distingue et rapproche donc les deux organisations? Afin d’en savoir plus, Génie-inc s’est entretenu avec François-Hugues Bernier (photo), directeur des communications et de la formation continue à l’OIFQ.
Un titre protégé
Précisons d’entrée de jeu que même s’il appartient à un Ordre distinct, le titre d’ingénieur forestier est protégé et possède un champ de pratique exclusif, tout comme les autres titres d’ingénieurs.
« Les ingénieurs de l’OIFQ sont soumis à un code déontologique visant à protéger le public de la même manière [que celui de l’OIQ] », explique M. Bernier. « Ils ont également l’autorité de signer des plans et devis, comme un autre ingénieur ».
Dans sa signature, un ingénieur forestier peut ainsi ajouter le titre « ing. f. » après son nom.
Une formation différente
La raison principale qui explique pourquoi les deux ordres sont distincts serait au niveau du cursus : il existe différentes formations universitaires permettant de devenir ingénieur forestier.
« Trois baccalauréats sont possibles : le programme en aménagement et environnement forestier, le programme en opérations forestières et le programme en génie du bois. Un diplômé en génie du bois peut être à la fois membre des deux ordres; les autres, non. »
Les mathématiques, entre autres, diffèrent souvent d’une formation à l’autre. Ainsi, le programme de génie du bois comportera les maths que l’on retrouve traditionnellement dans les autres génies, comme le Calcul I, le Calcul II ou l’analyse; les autres programmes n’auront que des cours de mathématiques à caractère pratique ou statistique.
Pas de juniorat
Autre distinction avec l’OIQ : il n’y a pas de programme de juniorat ou d’accès à la profession à compléter pour posséder le titre.
« Pour devenir ingénieur forestier, il faut plutôt compléter 32 semaines de travail, durant ou après le baccalauréat, sous la supervision immédiate d’un autre ingénieur. Des examens sont aussi à compléter », précise M. Bernier. « Il est donc possible de devenir ingénieur directement en sortant des études, si ces semaines de travail requises ont été complétées durant des stages ».
Le cheminement est donc différent, mais beaucoup plus rapide : le nouveau programme d’accès à la profession de l’OIQ exige un minimum de deux ans pour devenir ingénieur, tandis qu'un ingénieur forestier peut accéder à son titre en seulement huit mois.
Une remontée
À l’OIFQ, on indique qu’il y a une pénurie d’ingénieurs forestiers et que les employeurs s’arrachent ces professionnels. Selon M. Bernier, la main d’oeuvre est en demande, indépendamment de l’état de l’industrie forestière.
« La pénurie s’est fait particulièrement sentir pendant la première moitié des années 2010, alors que nous avions un nombre élevé de départs à la retraite mais peu de nouveaux inscrits », raconte-t-il. « Depuis, nous avons mené une grande campagne pour attirer de nouveaux talents, et ça a porté ses fruits. Nous sommes parvenus à remonter la pente et à nous régulariser : maintenant, il y autant d’ingénieurs qui partent à la retraite que de nouveaux pour les remplacer. »
Un autre obstacle qui nuirait à l’acquisition de relève serait la mauvaise presse que subit souvent l’industrie forestière.
« On associe souvent l’industrie forestière à l’exploitation de la forêt aux dépens de l’environnement. Mais le métier d’ingénieur forestier est en fait bien plus que ça! La profession englobe la protection contre les insectes, maladies et le feu, la remise en production et l’utilisation judicieuse de toutes les ressources d’une forêt ».
La fermeture d’une usine de bois nuit aussi à la profession, certains croyant que de telles compressions se traduisent par une baisse des emplois d’ingénieur dans le secteur. Or, comme le rappelle M. Bernier, il n’y a pas de corrélation entre les deux : les emplois en génie forestier restent très en demande.
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