Les ingénieurs d'Hydro-Québec en colère!
Alexis Vailles
6 juin 2019
Entreprises et emplois
4 minutes à lire
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Le gala annuel de l'Ordre des ingénieurs a été perturbé par des manifestants, la semaine dernière, alors que plus de 300 ingénieurs ont manifesté devant le Salon 1861 où l’événement avait lieu.
Pancartes à la main, les ingénieurs attendaient l’arrivée du PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel, qui agissait à titre de président d’honneur de l’événement. Réal Laporte, président de la division Innovation, équipement et services partagés d’Hydro-Québec, était également attendu à la cérémonie, où il avait reçu une nomination.
C’est leur convention collective qui a poussé les ingénieurs à la tenue cette mobilisation : échue le 31 décembre dernier, la convention n’a toujours pas été renégociée. Les professionnels du génie de la société d’État sont donc sans contrat de travail depuis cinq mois, et leur groupe est le seul des huit syndicats d’Hydro à ne pas être arrivé à une entente.
[caption id="attachment_86897" align="aligncenter" width="720"] Plus de 300 ingénieurs d'Hydro-Québec ont manifesté devant le Salon 1861, lors de Soirée de l’excellence en génie de l'Ordre des ingénieurs du Québec.[/caption]
« M. Martel participe à une soirée qui valorise l’excellence en génie, mais ne valorise pas les ingénieurs d’Hydro-Québec avec ses propositions », croit Nicolas Cloutier, président du Syndicat professionnel des ingénieurs d'Hydro-Québec (SPIHQ).
Lorsque M. Martel est arrivé sur les lieux, il a eu droit à des applaudissements de la part des manifestants, qui ont ensuite scandé son nom.
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La clause géographique et l’augmentation salariale
Dans le cadre des négociations, deux propositions ont été formulées par la direction d’Hydro-Québec, mais les ingénieurs les ont toutes deux rejetées à plus de 95%.
« Chaque parti doit faire ses concessions, mais certaines concessions exigées par M. Martel sont pour nous inacceptables », estime M. Cloutier.
L’une des demande de la présidence est d’abolir la clause géographique, communément nommée la « clause 48 km », qui permet à un ingénieur d’Hydro d’être relocalisé dans un rayon de 48 km en cas de fermeture ou d'abolition de son poste.
Cette disposition avait notamment été utilisée à la suite de la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly II, en 2012.
En échange du retrait de cette clause, la direction offre une augmentation salariale de 10% sur cinq ans aux ingénieurs, ce qui ne semble pas avoir été suffisant pour les satisfaire.
« On nous retire cette protection, mais sans proposer de mesure de sécurité d’emploi pour compenser. Les régions sont celles qui en écopent le plus, puisque la distance de relocalisation y est plus grande », explique M. Cloutier.
En guise de solution, le syndicat a proposé une clause grand-père, permettant aux ingénieurs déjà à l’emploi de conserver leur droit acquis.
« Ce que l’on souhaite, c’est de ne pas régresser par rapport à la dernière convention collective ».
Le patronat a quant à lui fait une contre-offre où la clause était conservée, en retour d’une augmentation de 5% sur cinq ans. Cette augmentation réduite est toutefois jugée trop basse par le SPIHQ.
« On nous propose pour les quatre prochaines années des augmentations de 0%, 0%, 1% et 2%. Or, ces chiffres sont en dessous de l’augmentation du coût de la vie, ce qui se traduit par l'appauvrissement des salariés », décrie M. Cloutier. « Cela revient à nous faire payer pour conserver notre droit acquis, ce qui n’est pas acceptable pour nous ».
[caption id="attachment_86899" align="aligncenter" width="720"] Nicolas Cloutier, président du SPIHQ, accueille le PDG Éric Martel à l'événement.[/caption]
Hydro reste « ouverte aux négociations »
À la suite de son assemblée générale du 26 mars, le SPIHQ a décidé de se retirer de la table des négociations.
« La porte reste toujours ouverte pour des négociations », confie toutefois Louis-Olivier Batty, conseiller en affaires publiques et médias chez Hydro-Québec.
Quant à la clause du 48 km, il explique que la direction a voulu abolir la clause afin « d’uniformiser les conditions de travail des ingénieurs avec celles des autres groupes syndiqués, qui n’ont pas un tel avantage ». Un autre objectif serait d’avoir plus de flexibilité en cas de transfert, « pour mieux servir les clients d’Hydro ».
Le SPIHQ prévoit désormais quelques jours de grève pour accentuer ses moyens de pression. Des ingénieurs devront toutefois rester en poste afin de veiller à leur devoir, conformément à la loi sur les services essentiels.
Du côté de la direction, une annonce officielle de grève ne semble pas encore avoir été passée de la part du SPIHQ. « Rien n’a encore été déposé auprès de la commission des services essentiels », explique M. Batty.
En tout, une trentaine de rencontres de négociations auraient eu lieu entre les deux partis au cours de la dernière année, sans arriver à une entente.
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