Si le titre d’ingénieur en déchets peut sembler un brin loufoque, la nature du travail ne l’est pas du tout. Avec une population plus nombreuse, de l’espace d’enfouissement limité et les objectifs de société de réduire les gaz à effet de serre, plusieurs problématiques ont vu le jour au cours des dernières années. Voici les trois principaux défis qui s’opposent aux ingénieurs spécialisés en gestion des déchets.
1. Les pertes dans le recyclage
Recycler c’est bien mais… recycle-t-on autant que l’on croit? Selon Radio-Canada, en 2010, 35% de ce qui a été jeté au recyclage s’est retrouvé au dépotoir en bout de ligne.
Pourquoi ce gaspillage? Deux raisons principales sont évoquées. Premièrement, certains matériaux ne sont toujours pas recyclables au Québec ou au Canada, tandis que d’autres ne sont pas recyclables du tout. La seconde raison évoquée est que certains matériaux sont trop endommagés, notamment par la présence de résidus alimentaires, pour être conservés pour recyclage.
Les ingénieurs qui se penchent sur la question de recyclage devront donc développer de nouvelles technologies permettant de recycler ce qui n’est pas encore recyclable, et élaborer des méthodes de tri plus efficaces pour éviter que les déchets s’endommagent entre eux.
2. L’enfouissement des déchets
La solution préconisée depuis longtemps au Québec pour la disposition des déchets est l’enfouissement. Toutefois, cette solution semble peu à peu poser problème.
En effet, les sites d’enfouissement possédant une capacité limité, l’espace disponible pour enfouir les vidanges devient de plus en plus difficile à trouver. De plus, les espaces déjà existant sont particulièrement longs à libérer, à cause du temps de décomposition des déchets. Les matières plastiques, notamment, peuvent mettre de 100 à 1000 ans à se décomposer !
Pour solutionner ce problème, l’ingénieur devra trouver des meilleures méthodes de gestion des déchets, mais aussi régler le problème à la source, en développant des méthodes pour réduire le gaspillage.
3. L’incinération : pollution ou solution?
Alors que plusieurs environnementalistes s’opposent farouchement à l’incinération des déchets, qu’ils jugent plus polluante que l’enfouissement, des experts en développement durable voient la chose autrement.
En effet, certaines voix se lèvent et objectent que la chaleur émise par l’incinération peut être réutilisée pour la production d’électricité et d’autres formes d’énergie, diminuant ainsi la production de centrales. Cette pratique est déjà courante en Europe, mais est très peu populaire au Québec, notamment à cause de l’empreinte écologique très faible de l’électricité, qui ne nécessite donc pas d’être diminuée.
Les technologies récentes permettent toutefois un meilleur taux de performance dans les incinérateurs, rendant le projet plus intéressant pour la province.